Territoires mobilisés

Baie de Douarnenez

Baie de Douarnenez

La baie de Douarnenez, située entre la Presqu’île de Crozon au nord et le Cap Sizun au sud, dessine un immense bassin demi-circulaire de plus de 16 kilomètres de large sur 20 kilomètres de long, ouverte sur 9 km sur le mer d’Iroise. Elle s’appuie sur les délimitations hydrographiques des bassins versants de la baie de Douarnenez pour la partie intérieure du périmètre. D’une richesse naturelle exceptionnelle, elle fait partie du Parc Naturel Marin d’Iroise. La côte est rythmée par des plages de sable fin et couronnée par de spectaculaires pointes rocheuses.

La baie de Douarnenez, du fait de grandes étendues à faible pente et du piégeage de l’eau côtière dans un système semi-fermé, est un site particulièrement sensible à l’eutrophisation, et connaît des développements de marées vertes.

Engagées dès les années 1990 dans les programmes de reconquête de la qualité de l’eau, les collectivités territoriales de la baie se sont regroupées en créant l’établissement public de gestion et d’aménagement de la baie de Douarnenez (EPAB) en 2011, qui est reconnu Etablissement Public Territorial de Bassin (EPTB), en mars 2014. Ce syndicat assure le portage des politiques locales de l’eau sur le grand cycle de l’eau, dont la déclinaison du plan gouvernemental de lutte contre les marées vertes.

Le périmètre du territoire concerné par le plan gouvernemental algues vertes couvre 282 km² (soit 74 % du périmètre d’intervention de l’EPAB). Il concerne 21 bassins versants, dont 8 principaux : Aber, Lestrevet, Kerharo, Lapic, Ris, Pénity, Stalas, Kergaoulédan.

Vue de la baie de Douarnenez depuis le Menez Hom - © EPAB
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surface du bassin versant algues vertes
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surface agricole utile totale
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exploitations agricoles
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exploitations agricoles engagées dans les PSE
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contrats MAEC sur 2015-2021
Animation sur l’analyse de fourrage - © EPAB

Bilan PLAV 1 et 2

Pour le PLAV 1, le bilan de la convention cadre, sous maîtrise d’ouvrage de la Chambre d’agriculture du Finistère, donne les résultats suivants :

• 71 % des agriculteurs ont réalisé un diagnostic- projet (objectif visé = 90%)
• 39 % des agriculteurs ont signé un Contrat d’Engagement Individuel (CEI) (objectif visé = 66%)
• 178 tonnes* de réduction des flux d’azote (objectif visé = 140 tonnes)

* les gains d’azote ont été calculés à partir de l’année de référence 2010-2011, alors que les diagnostics ont été réalisés de façon concentrée entre 2014-2015. Les gains observés correspondent en partie à des évolutions de pratiques mises en œuvre avant les actions du PLAV1, et ne sont donc pas tous issus d’amélioration réalisées lors du PLAV1.

Pour le PLAV 2, 240 exploitations agricoles différentes, soit 68 % des agriculteurs, représentant 68% de la SAU, ont participé à au moins une action (chantier collectif, accompagnement individuel ou animation collective) (objectif visé = 50 %).

Azote et objectifs qualité de l’eau

Le SAGE de la baie de Douarnenez, validé par arrêté préfectoral du 21 décembre 2017, a fixé des objectifs à atteindre en 2027, au regard de la connaissance scientifique disponible :
• Viser le bon état en 2027 de la masse d’eau « baie de Douarnenez », sur le paramètre eutrophisation

• Une concentration de 15 mg/l de nitrates en moyenne par cours d’eau sur la période de mai à septembre, d’ici 2027, pour 21 cours d’eau, permettant un abattement de moitié de la biomasse algale par rapport à celle constatée en 2005 (objectif issu des modélisations Mars-ulves réalisées par le CEVA-IFREMER)

• Atteindre un flux pondéré sur la période de mai à septembre de 68 t d’azote en 2026-2027 par rapport à la période de référence 2014-2015 (calculé sur l’objectif de 15 mg/l et pour l’ensemble des 21 cours d’eau).

Les résultats de la qualité de l’eau sont disponibles sur le site internet de l’EPAB.

Fauche en zone humide du Moulin Len - © EPAB

Stratégie du territoire pour le PLAV 2022-2027

4 grands axes opérationnels complémentaires ont été proposés par l’EPAB :
► travailler sur la réduction de la pression azotée
► travailler sur le chemin de l’eau, pour le ralentir et retenir les contaminants
► travailler sur le transversal et fédérer les acteurs locaux pour la qualité de l’eau
► accompagner le dispositif du programme d’actions volontaires défini dans l’arrêté préfectoral établissant une zone sous contrainte environnementale (ZSCE)

L’approche et les moyens pratiques à mobiliser dans le contrat territorial sont :
• Rechercher une performance agronomique avec peu de fuites d’azote, ce qui suppose :
◦ Un travail individuel auprès de tous les exploitants
◦ Des dispositifs d’accompagnements financiers
◦ Une dynamique de groupes, avec partages d’expériences lors d’animations collectives
• Intervenir de manière globale sur le continuum des zones humides, et renforcer leurs capacités épuratoires
• Considérer les structures paysagères comme un levier secondaire sur l’azote, contribuant à d’autres enjeux (phytosanitaires, bactériologie, biodiversité, …).

Actions mises en oeuvre

Formation à l'analyse de fourrages - © EPAB

Volet agricole - foncier - valorisation des produits

OBJECTIFS :

• Tendre vers des systèmes de production plus efficients en azote
• Viser une performance environnementale de l’exploitation sur la qualité de l’eau
• Développer la valorisation locale des produits agricoles locaux, avec la mise en lien des acteurs, et le travail sur les nouvelles filières bas intrants, et démarches certifiées

ACTIONS :
• Accompagnement de 30 agriculteurs engagés dans le dispositif « paiement pour service environnemental » par l’EPAB. Cet outil expérimental innovant permet de rémunérer les actions environnementales engagées ou à engager, en fonction des services environnementaux rendus par les exploitations agricoles.
• Animation de la mise en œuvre des MAEC par l’EPAB
• Animation collective pour accompagner le développement de techniques visant la réduction des fuites d’azote, la couverture végétale des sols, les pratiques de fertilisation, les gestions des zones tampons, …
• Accompagnement individuel des agriculteurs, selon le dispositif régional de conseils agronomiques visant à respecter les objectifs et indicateurs du programme d’actions volontaires, et pour les dossiers d’aides à l’investissement et les chantiers collectifs
• Mise en place de la stratégie foncière de l’EPAB, avec l’animation de la cellule foncière
• Appui à l’émergence et à la structuration locale de nouvelles filières de production et de valorisation des produits agricoles locaux

Zone humide du Moulin Len - © EPAB

Volet Milieux naturels

OBJECTIFS :
• Avoir une approche globale sur l’ensemble du continuum des zones humides
• Restaurer le fonctionnement hydraulique des zones humides dégradées
• Créer et restaurer des infrastructures agro-écologiques
• Ralentir le chemin de l’eau, en facilitant son infiltration dans le sol

ACTIONS :
• Mise en œuvre de la stratégie de restauration des zones humides et des infrastructures agro-écologiques de l’EPAB
• Déploiement du programme régional Breizh bocage
• Négociations foncières amiables pour l’acquisition foncière de zones humides
• Accompagnement des agriculteurs concernés par les mesures de renaturation définies dans le programme d’actions volontaires et/ou souhaitant contractualiser une MAEC localisée
• Accompagnement des collectivités en lien avec les projets d’urbanisme

Atelier de préparation du contrat territorial - © EPAB

Volet Transversal

OBJECTIFS :
• Disposer des données nécessaires au suivi des objectifs de résultats
• Améliorer la connaissance sur le lien entre les actions mises en œuvre, leurs impacts sur l’évolution de la qualité de l’eau et les délais, ainsi que sur l’impact sur le développement des marées vertes
• Communiquer sur les actions et les résultats obtenus
• Créer du lien et des relations constructives entre les habitants du territoire, en développant notamment des espaces de parole et d’actions

ACTIONS :
• Suivis qualitatifs et quantitatifs des eaux de surface et souterraines
• Déploiement du modèle MARS-ULVES-TNT2 3D (CEVA – INRAE – SCHEME)
• Déclinaison d’outils de communication
• Implication dans le projet GreenSeas