Baie de la Lieue de Grève
Baie de la Lieue de Grève
La Baie de la Lieue de Grève possède 5 rivières : Le Traou Bigot, le Kerdu, le Roscoat, le Yar et le Quinquis. Les bassins versants de la Lieue de Grève sont caractérisés par une agriculture majoritairement bovine. Il s’agit de l’une des premières baies à avoir été touchée par la prolifération des algues vertes. En effet, cette baie cumule tous les facteurs qui favorisent le développement des marées vertes : baie plate et semi-fermée, faible profondeur, eau claire sans turbidité. En 2009, la mort d’un cheval sur l’une de ses plages déclenche le « Plan gouvernemental de lutte contre les algues vertes ».
Ces dernières années, la relation directe avec la baie du Douron a été mise en évidence dans les transferts d’algues et de nitrates. De ce fait, un contrat unique a été réalisé pour les baies de la Lieue de Grève et du Douron dans le cadre du PLAV 3 afin de concrétiser le travail en collaboration existant déjà entre les deux baies.
Bilan PLAV 1 et 2
Suite au PLAV 1, 77% des surfaces agricoles utiles ont fait l’objet d’un engagement par une charte individuelle. L’objectif du PLAV 2 était d’atteindre un engagement de 80% des surfaces agricoles, objectif largement atteint puisque le bilan d’engagement est de 86% des surfaces, soit 68% des exploitations (pas clair entre les chiffres). La concentration de nitrates diminue d’année en année dans les 5 cours d’eau atteignant 21,5mg/L en moyenne en 2020-2021. La quantité d’algues vertes ramassée chaque année dans la baie diminue également : 10 261 m3 en 2022 contre 18 287 m3 en moyenne depuis 10 ans.
Azote et objectifs qualité de l'eau
Parmi les 5 cours d’eau de la baie, le Yar représente 65% de la contribution des flux d’azote et le Roscoat 20%. Les concentrations en nitrates de ces deux cours d’eau ont constamment diminué sur les 10 dernières années (passant sous les 20mg/L en moyenne en 2020-2021). En revanche, bien que faible contributeur aux flux d’azote dans la baie, le Quinquis est le cours d’eau présentant les concentrations les plus importantes en nitrates, proche des 28mg/L en 2020-2021. De ce fait, un passage de l’outil Transcender est programmé sur ce cours d’eau en 2023 afin de déterminer les origines de ces concentrations élevées.
Stratégie du territoire pour le PLAV 2022-2027
La stratégie des baies de la Lieue de Grève et du Douron place l’accompagnement individuel des exploitations agricoles au cœur du programme d’actions, notamment au travers du dispositif « boucle vertueuse » (voir ci-après). Elles ont fait le choix de maintenir les contrats d’engagements individuels (CEI) qui nécessitent la réalisation de diagnostics individuels d’exploitation et le suivi annuel des engagements. Lannion-Trégor Communauté et Morlaix Communauté ont développé leur propre outil de diagnostic et de suivi, lequel comporte un ensemble d’indicateurs agro-environnementaux sur les volets suivants : agronomie, gestion de l’herbe, couverture des sols et renaturation du milieu.
La synergie entre les deux baies, qui s’est traduite par le dépôt d’un contrat unique, a nécessité la mise en place d’instances de gouvernance communes. Rappelons que chaque collectivité continue à assurer le portage technique et financier du programme d’actions sur son territoire.
Le comité relais Lieue de Grève – Douron, composé d’élus et d’agriculteurs des bassins versants concernés, assure le suivi de l’avancement et de la mise en œuvre du programme d’actions et émet un avis sur les différents dossiers. Il se réunit à une fréquence bi-mensuelle.
Le comité de pilotage Lieue de Grève – Douron valide les orientations et les programmes d’actions annuels. Il se réunit une fois par an.
A ces deux instances s’ajoute une commission locale de l’eau commune aux SAGE Baie de Lannion et Léon-Trégor appelée CLE InterSAGE.
Des instances propres à chaque collectivité continuent également d’exister comme le comité professionnel agricole (CPA) de la Lieue de Grève et la Commission foncière de Morlaix Communauté
Actions mises en oeuvre
Optimisation de la couverture des sols
Créée en 2014 dans le bassin versant de l’anse de Locquirec lors du PLAV 1, la boucle vertueuse est étendue à la Lieue de Grève en 2018. Elle permet de valoriser l’implication des agriculteurs sur les territoires de la Lieue de Grève et du Douron avec un dispositif permettant de leur accorder des points en fonction de leurs actions qui seront convertibles en prestations ETA/CUMA pour réaliser certains travaux environnementaux. Ce dispositif fait l’objet d’un engagement de la part de l’agriculteur dans le contrat d’engagement individuel (CEI). Par ailleurs, l’État, financeur de ce dispositif, reconnaît cet outil comme substitution partielle (à confirmer) à certains volets de l’arrêté ZSCE. Suite à une enquête réalisée auprès des exploitants bénéficiaires et à un retour très positif de la part de la cour des comptes lors dans son évaluation en 2021, la boucle vertueuse évolue pour proposer de nouvelles prestations aux agriculteurs. Les prestations proposées dans le cadre de la boucle visent à valoriser et permettre le développement des systèmes ayant un impact positif dans la lutte contre les algues vertes, mais visent également d’autres problématiques de la profession telles que le temps de travail, en proposant notamment l’accès à un service de remplacement.
Communication
Un des objectifs de ce nouveau PLAV est de mettre en avant les agriculteurs pour leurs actions réalisées en faveur de la lutte contre les algues vertes. Pour cela, la Lieue de Grève et le Douron prévoient d’organiser une série photo « portraits d’agriculteurs » qui sera ensuite exposée à des endroits stratégiques des deux baies. Ces portraits seront accompagnés de témoignages des agriculteurs, leur permettant d’expliquer le sens de leur engagement et les évolutions depuis le PLAV 1. Pour cette exposition, le but est de représenter tous les types d’exploitations présents sur nos deux territoires.
Valorisation des produits locaux
Le nouveau PLAV intègre la dynamique de Projet Alimentaire Territorial (PAT) de façon à aborder les actions agricoles sous un angle pluriel pour répondre aux enjeux d’un système complexe. En effet, c’est un volet important car les modes de consommation influencent les modes de production des agriculteurs. De ce fait, il est important de maintenir des exploitations à taille humaine sur le territoire tout en soutenant les exploitations historiques. En effet, les élevages bovins/lait permettent de maintenir une surface importante en prairie et de préserver le bocage, ce qui contribue directement à la limitation des fuites d’azote. Soutenir ces exploitations permet de diminuer les risques de changements de systèmes pouvant avoir un impact négatif sur la qualité de l’eau.