Territoires mobilisés

Baie de Saint-Brieuc

Baie de Saint-Brieuc

La Baie de Saint-Brieuc est la plus grande des huit baies concernées par Plan de lutte contre la prolifération des algues vertes.

Le bassin versant de la Baie de Saint-Brieuc regroupe 6 bassins-versants : l’Ic, le Gouët, l’Anse d’Yffiniac, le Gouëssant, la Flora et l’Islet ainsi que les ruisseaux côtiers de Fréhel. Les quatre premiers constituent le périmètre du Plan de Lutte contre les Algues Vertes.
Les eaux littorales du bassin versant de la baie de Saint-Brieuc sont marquées par la prolifération d’algues vertes témoignant d’un apport excessif de nutriments vers la mer. Les conditions morphologiques (faible profondeur) et hydrodynamiques (très faible renouvellement des eaux de la baie) rendent le secteur particulièrement sensible à cette problématique.
L’économie du territoire repose principalement sur les activités agricoles et agro-industrielles induisant des pressions sur la ressource en eau : prélèvements, transferts de nutriments (azote, phosphore), contamination par les pesticides, mise en culture des zones humides, etc.
La population et les activités concentrées sur la frange littorale provoquent une forte artificialisation de l’hydrosystème ainsi qu’une concentration des rejets.
Grâce aux efforts réalisés par les agriculteurs depuis la fin des années 90 et à la modernisation des principales stations d’épuration, les quantités d’azote arrivant en baie durant la période de croissance des algues (entre mai et septembre) ont diminué de 384 t à 176 t entre 2000 et 2019.
Si jusqu’à présent la production en eau potable n’était pas considérée comme un enjeu majeur, la gestion et le partage de la ressource en eau va être prépondérante dans les années à venir.

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surface du bassin versant algues vertes
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surface agricole utile totale
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surface en zones humides totale (dont 50 % en surfaces agricoles)
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exploitations agricoles
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Surface engagée en Mesures Agri Environnementales et Climatiques «système»
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exploitations engagées en PSE
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engagés en PSE

Bilan du PLAV 1

Les premières actions du PLAV 1 découlent du volet nitrate de la stratégie du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE).
Au cours de cette période, une cartographie des écoulements (cours d’eau, fossés, etc.) et des espaces « stratégiques » (zones humides, parcelles drainées, etc.) a constitué la base du référentiel hydrographique du SAGE.

Le plan visait l’engagement des agriculteurs à travers une « charte individuelle » dont l’objectif était d’améliorer les pratiques et la prise en compte des « espaces stratégiques ». Une forte mobilisation de la profession agricole a permis la signature de 900 engagements portant sur 90 % de la SAU et prévoyant des évolutions sur 7 000 ha.

Cours d'eau traversant une prairie - © Saint-Brieuc Armor Agglomération
Production de blé noir - © SM Baie de Saint Brieuc/Eureden

Bilan du PLAV 2

Pour le PLAV 2, le choix a été fait d’accompagner les exploitations en évolution (1/4 environ) pour encourager des changements systémiques intégrant mieux les enjeux environnementaux. Pour favoriser ces évolutions de systèmes, deux nouveaux axes ont été développés dans le but d’avoir une meilleure cohérence parcellaire et de créer de nouvelles filières valorisant ces efforts.
Cette période se traduit par une évolution favorable mais peu significative des indicateurs « algues vertes » : bilan azoté à l’échelle de la baie autour de l’équilibre ; meilleure couverture des sols ; baisse des céréales d’hiver ; etc.

Les leviers sur le foncier et le développement de nouvelles productions à bas niveau d’intrants ou de démarches de qualité ont vu naître des projets innovants mais dont l’impact reste faible.
Faute de soutien financier adapté aux exploitants, et faute de nouvelles filières qui auraient permis de sécuriser la prise de risque et de valoriser le surcoût de pratiques plus vertueuses et extensives, les évolutions de systèmes sont restées limitées au regard des enjeux territoriaux.

Azote et objectifs qualité de l’eau

A l’horizon 2027, les objectifs déterminés dans le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux sont de réduire les flux d’azote arrivant en baie de Saint-Brieuc à 850 tonnes annuelles et à 130 tonnes sur la période de mai à septembre, période de croissance des algues.

Les flux sont évalués aux exutoires des cours d’eau de l’Ic, du Gouëssant, du Gouët et de l’Urne. Ces flux d’azote sont pondérés par rapport à l’hydraulicité des cours d’eau (on pondère le débit de l’année par la moyenne des débits mesurés depuis 2000) pour lisser les fluctuations liées à la pluviométrie.

Sur la période 2018-2022, le flux moyen annuel pondéré s’élève à 1 345 t d’azote, soit une baisse de 43 % par rapport à la valeur moyenne de référence (1999-2003) de 2 382 t.
Sur la période 2020-2022, les flux d’azote printaniers pondérés s’élèvent à 176 t, soit une baisse de 54 % par rapport à la valeur moyenne de référence (1999-2003) de 384 t.

Les conditions métrologiques et les stocks d’algues hivernaux jouent aussi un rôle décisif sur l’importance des marées vertes.

Stratégie du territoire pour le PLAV 2022-2027

La stratégie du Plan de Lutte Contre les Algues Vertes repose toujours sur celle du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux qui vise a une évolution des pratiques agricoles sur l’ensemble du bassin versant ainsi qu’une évolution des systèmes agricoles sur les secteurs amonts des bassins versants et les secteurs où la proportion des zones humides est forte.

Le contrat de la baie de Saint-Brieuc fixe un certain nombre d’objectifs : augmentation des surfaces en cultures pérennes (3 500 ha), 100 % des zones humides en cultures pérennes, …

Les actions du Plan de Lutte Contre les Algues Vertes accompagnent la mise en œuvre de l’arrêté de Zone Soumise à Contraintes Environnementales, dont les mesures correspondent à la stratégie du SAGE sur l’évolution des pratiques.

D’autres actions du contrat de territoire continueront d’accompagner les évolutions de systèmes (accompagnements techniques, soutien foncier, travail sur le foncier et les filières, etc.).

La mise en œuvre du projet territorial de la Baie de Saint-Brieuc 2022-2027 associe 4 partenaires financiers, 9 maîtres d’ouvrages et 11 organismes agricoles agréés pour réaliser des conseils. L’implication de l’ensemble de ces acteurs est nécessaire au déploiement des actions du PLAV.

Actions mises en oeuvre

Accompagner les exploitations en projet

Financement de jours de conseils pluridisciplinaires nécessaires à la construction et la mise en place d’un nouveau système de l’exploitation ou d’un projet structurant.

Mobilisation de dispositifs de financement : aides aux investissements matériels et bâtiments ; Mesures Agri Environnementales et Climatiques ; Paiements pour Services Environnementaux ; aides des collectivités.

Favoriser une gestion efficiente de l’azote

Conseils sur la fertilisation, la connaissance des sols et l’alimentation animale

Chantiers collectifs pour une fertilisation de précision, l’implantation de semis intermédiaires précoces, une fauche de l’herbe ciblée sur des secteurs sensibles

Semis précoce de couvert hivernal - © SGAR Bretagne

Améliorer l’efficacité de la couverture des sols

Chantiers collectifs de semis d’intercultures précoces (après céréales, sous couvert …)

Conseils sur la gestion de l’herbe, les assolements et les rotations favorisant des intercultures efficaces

Mobilisation de financement : MAEC « Création d’un couvert herbacé » ou « sols »

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Améliorer le tamponnement des flux par l’aménagement du bassin versant

Animation, accompagnement technique des exploitations agricoles et réalisation d’aménagements pour une meilleure gestion des espaces stratégiques au sein de l’exploitation et des interfaces cultures / réseau hydrographique

Mobilisation de financement : MAEC « zones humides », Breizh bocage

Parcelle de luzerne- crédits : SM Baie de Saint Brieuc

Soutenir et favoriser les évolutions souhaitées - Développer une culture collective du changement

Sensibilisation collective lors de journées d’informations, d’opérations de démonstrations, de suivi de réseaux de parcelles et d’animation de groupes.

Volet économique : Promouvoir et accompagner les démarches qualifiantes et de filières qui offrent une « double performance économique et environnementale » ; créer un outil de déshydratation de luzerne

Volet foncier : améliorer la cohérence parcellaire pour favoriser des pratiques agroécologiques (réserves foncières, échanges parcellaires)

Visite de parcelle  - © F. Roth

Développer une culture collective du changement

Renforcer la communication auprès des agriculteurs et des structures de conseils sur les moyens techniques et financiers mobilisables

Chantier de ramassage - © JL Bourdais

Volet curatif - Ramassage des algues vertes

Organisation et suivi des opérations de ramassage des algues vertes

Recherche de techniques de collecte alternatives et complémentaires aux techniques actuelles

Cours d'eau traversant une prairie - © Saint-Brieuc Armor Agglomération

Connaissance et suivi des milieux humides et du réseau hydrographique

Mise à jour et suivi des inventaires (diagnostics ponctuels)

Gestion des litiges et suivi des mesures compensatoires liées aux projets impactant les zones humides