Afin de déterminer le niveau des échouages sur le littoral breton, le Centre d’étude et de valorisation des algues (CEVA) est missionné pour réaliser chaque année, d’avril à octobre, 7 survols et des contrôles de terrain des principaux sites sujets à la prolifération d’algues vertes, selon un protocole fixé depuis plusieurs années. Le survol aérien des côtes bretonnes effectué ce 23 juin 2020 montre une reprise des échouages, qui demeurent cependant très en-dessous du niveau moyen pluriannuel.
Le survol réalisé par le CEVA le 23 juin 2020 a mis en évidence une forte évolution de la situation depuis le mois de mai. Après un démarrage très tardif cette année des échouages, la surface couverte par les ulves a fortement augmenté en juin, en raison de conditions particulièrement favorables aux proliférations (ensoleillement, température de l’eau et apports de nutriments en raison de pluies orageuses très intenses). Cette surface reste cependant nettement sous le niveau moyen pluriannuel (entre 30 et 45 % de moins, 2 fois moins qu’en juin 2019 ou 2017).
Les surfaces en ulves augmentent fortement en baie de Saint-Brieuc, de la Fresnaye, de Binic, de Guisseny, alors qu’elles restent faibles à nulles en baie de Saint-Michel-en-Grève, Locquirec et modérées dans l’anse du Dossen, les baies de Douarnenez et de la Forêt. A noter également, en baie de Lancieux, une prolifération importante d’algues vertes filamenteuses.
Sur la côte sud, on relève en juin des échouages notables sur certains sites sableux (Larmor-Palge, Fort bloqué). Comme en mai, certaines vasières du Sud Bretagne sont chargées, en particulier sur la Ria d’Etel ou le Golfe du Morbihan.
La dynamique d’échouages au cours du printemps 2020 a été la plus tardive constatée depuis le début du suivi des échouages en 2002. L’hiver 2019-2020 a été l’un des plus intenses de ces dernières années en termes de houles, ce qui a contribué, en plus d’un ensoleillement et d’une température plus faibles, à un développement des algues très retardé.
En ce mois de juin, la plupart des sites présentent donc des surfaces d’échouages significatives, même si celles-ci restent inférieures à la moyenne pluriannuelle de cette période de l’année. Les conditions favorables perdurant, la croissance des algues devraient continuer. Cette croissance devrait cependant être moins marquée sur certains sites, comme la Lieue de Grève, où les algues vertes sont actuellement peu présentes et peuvent être concurrencées par d’autres espèces.